Le vapotage dans le nouveau monde du Coronavirus

Dr. Mark Tyndall MD ScD FRCPC
Médecin spécialiste des maladies infectieuses et de la santé publique, conseiller expert en réduction des méfaits de ARIV

Le monde a changé en très peu de temps avec l’arrivée du Coronavirus. Comme les principaux experts et organismes en santé publique se concentrent sur le confinement et l’élimination définitive du virus, il est essentiel de disposer de renseignements exacts et opportuns pour guider l’intervention public. À ce jour, les messages de santé publique ont mis l’accent sur la prévention de la transmission au moyen d’interdictions de voyager, de recommandations de rester à la maison, de fermetures d’entreprises, d’éloignement physique et de lavage des mains. Au Canada, le public s’est largement aligné derrière ce message et il y a eu un « aplatissement de la courbe » de nouvelles infections.

Nous continuons d’en apprendre davantage sur les manifestations cliniques du virus. Bien qu’il y ait encore de nombreuses questions sans réponse, l’âge de plus de 60 ans, la maladie préexistante, l’obésité et les troubles de fonction pulmonaire ont tous été associés à des résultats plus graves, y compris des séjours prolongés en unité de soins intensifs et la mort. Alors que nous attendons des traitements antiviraux et finalement un vaccin contre le Coronavirus, les cliniciens font tout leur possible pour atténuer la gravité de la maladie et réduire le taux de mortalité. L’une des rares interventions cliniques disponibles consisterait à réduire ou à arrêter l’exposition au tabagisme avant une infection du Coronavirus. Les responsables de la santé publique ont inclus ce message dans la réponse globale au Coronavirus et d’après ce que nous savons de toutes les autres infections respiratoires, c’est un excellent conseil.

Malheureusement, le message concernant l’abandon du tabac et la réponse au Coronavirus a souvent inclus le vapotage.  Sans preuves à l’appui, de nombreux responsables de la santé publique ont conseillé au public de ne pas vapoter, même s’il n’y a aucune preuve que le vapotage est associé à une détérioration de résultats cliniques ou une infection au Coronavirus. La FDA a récemment modifié sa position sur la relation entre les produits de vapotage et le Covid-19, en disant que « l’utilisation de cigarettes électroniques peut exposer les poumons à des produits chimiques toxiques, mais que l’on ne sait pas si ces expositions augmentent le risque de Covid-19 ». Cela est extrêmement trompeur, car même à court terme, la fonction pulmonaire s’améliore lorsque les gens font la transition vers le vapotage. Cette désinformation a été reprise par de multiples médias et a aggravé un faux discours selon lequel il y a peu à gagner en cessant de fumer si vous pensez vapoter. Cela est extrêmement trompeur, car même à court terme, la fonction pulmonaire s’améliore lorsque les gens transitionnent vers le vapotage. À une époque où la menace de contracter une infection pulmonaire grave est très réelle, les gens devraient être encouragés à chercher une solution de rechange moins nocive à la cigarette. Les messages contraires vont directement à l’encontre des principes de réduction des méfaits du vapotage en tant que source moins nocive de nicotine.

Un message d’abstinence n’aura aucun succès, même pendant une pandémie mondiale. En fait, les personnes dépendantes à la nicotine sont susceptibles d’augmenter leur consommation pendant les périodes de stress et d’isolement. Les possibilités de fumer se sont également ouvertes car les nombreuses restrictions sur le tabagisme ne sont plus présentes; les gens ne sont pas au travail et ni dans les espaces publics.  Le vapotage a également été touché par la fermeture de boutiques. Bien que les magasins d’alcool et de cannabis aient été inclus dans la catégorie des services essentiels partout au pays, seule l’Alberta y a inclus les boutiques d’articles pour vapoteurs.  Cela a grandement limité l’accès aux produits de vapotage.  Il est trop tôt pour déterminer combien de personnes ont recommencé à fumer la cigarette en raison de problèmes d’accès, mais cela a nui aux personnes qui vapotent et à la santé publique en général. Certainement, le manque d’accès a créé une situation où très peu de fumeurs transitionnent actuellement vers le vapotage.

À une époque où nous disposons de si peu d’outils pour gérer l’évolution clinique de l’infection à la COVID-19, la réduction de l’exposition aux cigarettes de la population devrait être une priorité. Le vapotage est l’outil le plus efficace dont nous disposons actuellement pour empêcher les gens de fumer des cigarettes. Cette pandémie mondiale a rendu l’abandon du tabac plus urgent que jamais.

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